Carnets d’Hawaï

Exposition

Exposition de mes dessins et carnets de voyage d’Hawaï du 22 mai au 21 juin 2015.

Dédicaces en librairie

Julie Blaquié illustration

Après-midi « dédicace » chez Cultura pour les livres Missia et le Mauvais Oeil et Coeurs de Jungle.

L’occasion de rencontres : un petit garçon pour qui Missia sera le premier livre qu’il pourra lire tout seul, un jeune homme qui adore les histoires d’amitié entre les humains et les animaux, une prof d’allemand qui a voyagé seule en Afrique du Nord…

Captain Cook

Au bord d’une route, en haut d’une colline, se situe l’auberge de jeunesse d’Annie, Pineapple Park. On s’y rend en bus (3 par jour), en taxi (cher), en voiture de loc (cher si on s’y prend au dernier moment) ou en stop. J’ai testé le stop, testé le bus, testé la marche au bord de la route… et fini par ré-opter pour la voiture de loc. En gros, si t’as pas de voiture, c’est chaud.

L’auberge se trouve à Captain Cook, petite ville qui tient son nom du capitaine britannique qui découvrit Hawaï en 1778 et qui fut tué ici, après un GROS malentendu… A l’auberge, on trouve des marins qui rêvent de repartir sur le Pacifique. Il y en a un qui dit : »si je parle de repartir, empêchez- moi de dormir, mettez-moi sous une douche froide et jetez-moi du vent et du sable… Ca me rappellera des souvenirs ! » Il y a aussi des jumeaux qui viennent ici pour travailler dans le bâtiment. Ils me racontent qu’à l’école, c’était pas évident d’être les seuls « blancs ». On appelle les blancs ici : haole. Ils ajoutent qu’ils ne se sont jamais laissé faire. Il y a aussi R, qui a été en Irak et en Afghanistan et qui met les pieds dans une galerie d’art avec moi et me remercie de l’avoir emmené car il a trouvé ça super intéressant. Ah oui, il y a aussi Nellie et Valerie, deux alaskaiennes et Nellie est une eskimau, nous dit Valerie en riant.

Dans la baie, face au monument de Captain Cook, se trouve le « meilleur endroit où faire de la plongée masque-tuba » et on peut même voir des dauphins ! On est sur la côte de Kona, la côte touristique. Il y a des bateaux qui vous emmènent de nuit pour aller voir les raies mantas. Il y a des sites sacrés. Mais surtout beaucoup de plage, de surf, de boogie board et de masque-tuba. Hawaï quoi.

Vie marine

Hilo

La ville portuaire la plus proche à l’est de l’île s’appelle Hilo. Eugene me dépose. Eugene a 65 ans, il est « d’ethnicité » japonaise. Il a échappé à la guerre du Vietnam. Son oncle qui était en France en 1945 à la libération, a récemment reçu la légion d’honneur. Haric, un autre hawaïen-japonais rencontré 2 jours plus tard, m’explique qu’après l’attaque de Pearl Harbor, les japonais sur le sol américain firent internés dans des camps. Pour prouver leur loyauté aux Etats-Unis, les soldats japonais constituèrent une unité spéciale et se montrèrent redoutables. C’est parmi eux qu’on compte le plus de morts et de médailles. Haric est moitié français. Ça mère était une « war bride » marseillaise. Les grand-mères d’Eugene, elles, travaillaient dans le business des « picture brides », c’est-à-dire qu’elles fournissaient des photos de jeunes japonaises en age de se marier aux japonais émigrés à Hawaï dans les années 10.

Kara et ses deux colocataires refaisant le monde :
Carnet de Voyage Hawai Julie Blaquié

A Hilo, je visite le Lyman museum et la maison de la famille Lyman, premiers missionnaires américains débarqués à Hawaï. Ce que les Lyman firent de bien : ils apprirent la langue des hawaïens et l’alphabétisèrent. Après, bin forcément le livre le plus traduit fut la bible, et c’est discutable. C’est aussi la madame Lyman qui commença à habiller de vêtements occidentaux les indigènes. Toute la maison est construite en bois de koa et d’ohia. Il s’agit de la première construction en bois de l’île. La maison dut être déplacée au début du vingtième siècle car une route allait la couper en son milieu.
Grâce au musée, j’ai appris que le combat de coqs était le sport préféré des philipins, immigrés en masse à la fin du 19e pour travailler dans les champs de canne à sucre. Cela expliquerait leur profusion sur les îles.

Jan, la gentille dame blonde du musée, veut me montrer le terrain de foot où les kolea aiment se poser. Le Kolea est un type de pluvier du Pacifique, qui traverse l’océan une fois par an de l’Alaska à Hawaï. Il a de longues jambes fines et aime l’herbe courte. Ca doit lui rappeler le genre de terrain qu’il a là-haut. Il est plutot solitaire, pèse presque rien et vole d’une seule traite pendant 55 heures lors de la migration. Il y a beaucoup d’Alaskiens à Hawaï ! Baleines, oiseaux, humains…

P1170533_s

Big Island

Je suis hébergée chez Kara, Deniss et Eugene, le temps de quelques jours, mes premiers pas sur Big Island. Big Island est le surnom donné à l’Ile d’Hawaï. La maison se trouve à 5 miles du National Volcano Park. Kara m’emmène voir le volcan Kilauea de nuit. Je ne me rendais pas compte que nous étions si près du monstre encore en activité. C’est de nuit que l’on peut voir le reflet de la lave dans les vapeurs.

Kilauea Caldera

Spectacle du volcan au petit matin :
Carnet de Voyage Julie Blaquié Illustration Hawai
Kilauea Caldera

On dit que c’est la maison de Pélé, déesse des volcans et du feu. Elle a donné son nom à des formations volcaniques : les cheveux et larmes de Pélé, un type de lave étirée par le vent en fin filaments ou en gouttelettes de verre volcanique. Pélé a une bonne âme mais elle est très imprévisible, extrêmement jalouse.